Sopico est sur un nuage, il nous y convie à travers ses notes de guitare opportunément choisies. Le rap français peut parfois vaciller entre la poésie et la chanson. De grands artistes l’ont prouvé par le passé, So le démontre ici avec un premier album particulièrement touchant. Il s’y met à nu à travers des mélodies où une douce mélancolie prend le dessus. La sincérité est le maître-mot de ce disque, le premier morceau clipé de l’album « Slide » en est l’exemple parfait.
La patte de Yodelice, qui l’accompagne depuis quelques temps, est reconnaissable. Sofiane avait donné quelques indices en 2020 avec Ëpisode 0, il confirme ici cette orientation. Les textes gardent leur authenticité malgré des compositions plus proches de la chanson française que du rap « made in » Paris Nord que l’on connaît. Cette direction est assumée de la part de l’ex-membre de la 75e session (Népal, M Le Maudit, Sheldon …).
L’école du XVIIIème (Screc Connexion, Hugo TSR …) fait sans aucun doute partie intégrante des influences de Sopico. Cependant, il tient régulièrement à préciser l’importance du rock dans son éducation musicale, le lien entre ces deux genres ne l’a jamais quitté et l’a conduit à ses productions actuelles.
L’évolution est palpable depuis ses premières mixtapes. Son long format YË l’avait mis sur le devant de la scène en 2018, Pico a depuis muri et grandi musicalement à l’image d’un Georgio. Tout au long de cet opus, sa guitare ne le quitte pas et on le remercie pour ça.
Nuages fait du bien au rap français, tout simplement.
Coup de cœur : « Février »